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pourtant, quand la clameur publique devint trop forte, il se décida à parler.

Un soir, le malheureux Tartarin était seul dans son cabinet, pensant à des choses tristes, quand il vit entrer le commandant, grave, ganté de noir, boutonné jusqu’aux oreilles.

— Tartarin, fit l’ancien capitaine avec autorité, Tartarin, il faut partir ! et il restait debout dans l’encadrement de la porte, — rigide et grand comme le devoir.

Tout ce qu’il y avait dans ce « Tartarin, il faut partir ! » Tartarin de Tarascon le comprit.

Très-pâle, il se leva, regarda autour de lui d’un œil attendri ce joli cabinet, bien clos, plein de chaleur et de lumière douce, ce large fauteuil si commode, ses livres, son tapis, les grands stores blancs de ses fenêtres,