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le ventre en l’air… L’expédition de Tartarin avait arrêté tout.

Il fallait voir le succès du Tarasconnais dans les salons. On se l’arrachait, on se le disputait, on se l’empruntait, on se le volait. Il n’y avait pas de plus grand honneur pour les dames que d’aller à la ménagerie Mitaine au bras de Tartarin, et de se faire expliquer devant la cage au lion comment on s’y prenait pour chasser ces grandes bêtes, où il fallait viser, à combien de pas, si les accidents étaient nombreux, etc., etc.

Tartarin donnait toutes les explications qu’on voulait. Il avait lu Jules Gérard et connaissait la chasse au lion sur le bout du doigt, comme s’il l’avait faite. Aussi parlait-il de ces choses avec une grande éloquence.

Mais où il était le plus beau, c’était le soir à dîner chez le président Ladevèze ou le brave commandant Bravida, ancien capitaine