Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Puis, se radoucissant :

— Mais enfin, ma pauvre vieille, qu’est-ce que vous êtes venue faire ici !

— Ah ! mon bon monsieur Tartarin, je n’y suis pas venue de mon plein gré, je vous assure… Une fois que le chemin de fer de Beaucaire a été fini, ils ne m’ont plus trouvée bonne à rien et ils m’ont envoyée en Afrique… Et je ne suis pas la seule ! presque toutes les diligences de France ont été déportées comme moi. On nous trouvait trop réactionnaires, et maintenant nous voilà toutes ici à mener une vie de galère… C’est ce qu’en France vous appelez les chemins de fer algériens.

Ici la vieille diligence poussa un long soupir ; puis elle reprit :

— Ah ! monsieur Tartarin, que je le regrette, mon beau Tarascon ! C’était alors le