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« Au lion ! au lion ! »

Et s’élançant dans le réduit poudreux où dormaient la tente-abri, la pharmacie, les conserves, la caisse d’armes, il les traîna au milieu de la cour.

Tartarin-Sancho venait d’expirer ; il ne restait plus que Tartarin-Quichotte.

Le temps d’inspecter son matériel, de s’armer, de se harnacher, de rechausser ses grandes bottes, d’écrire deux mots au prince pour lui confier Baïa, le temps de glisser sous l’enveloppe quelques billets bleus mouillés de larmes, et l’intrépide Tarasconnais roulait en diligence sur la route de Blidah, laissant à la maison sa négresse stupéfaite devant le narghilé, le turban, les babouches, toute la défroque musulmane de Sidi Tart’ri qui traînait piteusement sous les petits trèfles blancs de la galerie…