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— Monsieur Barbarin…

— Tartarin ! souffla l’autre timidement.

— Tartarin, Barbarin, n’importe ! Entre nous, maintenant, c’est à la vie, à la mort !

Et le noble Monténégrin lui secoua la main avec une farouche énergie… Vous pensez si le Tarasconnais était fier.

Préïnce !… Préïnce ! répétait-il avec ivresse.

Un quart d’heure après, ces deux messieurs étaient installés au restaurant des Platanes, agréable maison de nuit dont les terrasses plongent sur la mer, et là, devant une forte salade russe arrosée d’un joli vin de Crescia, on renoua connaissance.

Vous ne pouvez rien imaginer de plus séduisant que ce prince monténégrin. Mince, fin, les cheveux crépus, frisé au petit fer,