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Puis des querelles, des batailles, des jurons de tous les pays, des cris fous dans toutes les langues, des couteaux qu’on dégaine, la garde qui monte, de l’argent qui manque !…

C’est au milieu de ces saturnales que le grand Tartarin était venu s’égarer un soir pour chercher l’oubli et la paix du cœur.

Le héros s’en allait seul, dans la foule, pensant à sa Mauresque, quand parmi les cris, tout à coup, à une table de jeu, par-dessus le bruit de l’or, deux voix irritées s’élevèrent :

— Je vous dis qu’il me manque vingt francs, m’sieu !…

— M’sieu !…

— Après ?… M’sieu !…

— Apprenez à qui vous parlez, m’sieu !

— Je ne demande pas mieux, m’sieu !