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de bracelets d’or qu’on entrevoyait de temps en temps entre les voiles, tout, le son de la voix, les mouvements gracieux, presque enfantins de la tête, disait qu’il y avait là-dessous quelque chose de jeune, de joli, d’adorable… Le malheureux Tartarin ne savait où se fourrer. La caresse muette de ces beaux yeux d’Orient le troublait, l’agitait, le faisait mourir ; il avait chaud, il avait froid…

Pour l’achever, la pantoufle de la dame s’en mêla : sur ses grosses bottes de chasse, il la sentait courir, cette mignonne pantoufle, courir et frétiller comme une petite souris rouge… Que faire ? Répondre à ce regard, à cette pression ! Oui, mais les conséquences… Une intrigue d’amour en Orient, c’est quelque chose de terrible !… Et avec son imagination romanesque et méridionale, le brave Tarasconnais se voyait déjà