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Déjà les maisons se faisaient plus rares, les passants aussi. La nuit tombait, les objets devenaient confus… Tartarin de Tarascon marcha encore une demi-heure. À la fin il s’arrêta… C’était tout à fait nuit. Nuit sans lune, criblée d’étoiles. Personne sur la route… Malgré tout, le héros pensa que les lions n’étaient pas des diligences et ne devaient pas volontiers suivre le grand chemin. Il se jeta à travers champs… À chaque pas des fossés, des ronces, des broussailles. N’importe ! il marchait toujours… Puis tout à coup, halte ! « Il y a du lion dans l’air par ici, » se dit notre homme, et il renifla fortement de droite et de gauche.