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L’ONDÉE


La buée au contact se disperse et se fond.
Sur les coteaux baignés d’une beauté nouvelle,
La route se découvre et le toit étincelle,
Le ciel paraît plus pur et le bois plus profond.

Aux replis du terrain surgit l’humble village,
Groupant ses toits de chaume au pied de son clocher,
Le regard alentour est heureux de chercher
Un troupeau qui chemine et qu’attardait l’orage…

Tout renaît et s’exalte, et volent les oiseaux.
Le soleil resplendit, fidèle à la Promesse,
Il n’est plus de déluge ou d’ire vengeresse,
Car le Dieu de Noé plane et commande aux eaux.


Pray, 1904.