Page:Daudet - Au bord des terrasses, 1906.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.




PORTRAIT D’UNE FEMME INCONNUE




Quel attrait curieux, inquiet et jaloux,
Dans ce titre : Portrait d’une Femme inconnue !
Les yeux pers ou foncés, les cheveux bruns ou roux,
Rêveuse, ou présentant des fleurs dans sa main nue,
Son image persiste et se reflète en nous ;

Ce n’est plus une femme, humble ou patricienne,
Marguerite ou Thérèse, Angélique ou Ninon,
Si d’un regard chacun pouvait la faire sienne,
Chacun à son désir, lui donnerait un nom :
C’est l’Ève tentatrice et son énigme ancienne.