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AU BORD DES TERRASSES

Ils ne connaissent rien de ce Paris si beau,
Que ses reflets tombant de toutes parts dans l’eau,
Les toits du Louvre et ceux de la Conciergerie,
Les quais des Augustins, de la Mégisserie,
Les tours de Notre-Dame ombrant le Petit-Pont.
Ils arrivent ainsi vers Bercy, Charenton,
Puis dans l’écartement des berges abaissées,
Il tombe plus de ciel aux zones renversées,
Villeneuve, Vigneux glissent sur les remblais.
Pays de mon enfance, ô rives que j’aimais,
Peut-être verrait-on encor près d’une grille,
Cette enfant que j’étais, cette petite fille
Si sensible au nuage, à la pluie en réseau,
Qui s’attardait au cri voletant de l’oiseau,
Et dont l’esprit, mûri d’un peu de solitude,
S’activait en silence, et rêvait sur l’étude.

Des ponts, l’ardoise en fleur de quelque pavillon,
La vigne en échalas, et l’avoine en sillon ;
Puis voici Champrosay, ses jardins, ses terrasses,