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gement général des idées, comme j’ai essayé de l’expliquer dans Moloch et Minerve. La question n’est pas de savoir — comme le croit M. de Kérillis — si l’élection de MM. de Kérillis et Raynaud, dans le deuxième secteur de Paris, aurait sauvé la France et la civilisation. On se rappelle le mot de Pascal : « Le nez de M. de Kérillis, s’il eût été plus long, la face du monde aurait changé. » Non, la question est de savoir combien dureront encore, en France, et en fait, les principes funestes et sanglants contenus dans la Déclaration des Droits de l’Homme, dans les ouvrages de Rousseau et les mémoires de Condorcet, dans toute la littérature déclamatoire du premier et du second romantisme, ainsi que dans le bric-à-brac poussiéreux de ce Kant du pauvre, M. Renouvier. Il est parfaitement certain que nous sortirons de ces ténèbres ; car les générations montantes — auxquelles appartient Bernanos — vomissent littéralement la démocratie, la Révolution, et toutes les saletés adjacentes, au moins dans les pays latins : France, Italie, Espagne, Roumanie, Belgique, etc… Mais les séquences et séquelles