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Gilles Groulx comme pour Juliette et les esprits, et on « descend » Jutra comme on insulte Kobayashi. Les films ne sont évidemment pas toujours ce qu’ils devraient être, mais ce sont nos films et nous y sommes plus chez nous que dans ceux de Godard ou de Forman. Pour tout dire nous sommes dans le coup. Et la sortie d’un long métrage québécois nous affecte plus à la façon d’un événement historique qu’à la façon d’une découverte littéraire.

Pour toutes ces raisons, et pour bien d’autres, le cinéma du Canada français n’a que cinq ans, ou peut-être dix. Pourtant nous remonterons à 1945 : brièvement. Puis nous regarderons de plus près les dix années qui ont vu apparaître nos premiers vrais cinéastes : ceux-là, nous tenterons de les nommer, de revoir en quelques lignes les films qu’ils nous ont donnés et de comprendre un peu mieux ce qu’ils ont tenté de dire avec le cinéma du Canada français.


Mars 1966.