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Guy-L. Côté est d’autre part un excellent monteur à qui on doit en particulier le montage de Lonely Boy, le célèbre film de Roman Kroitor et Wolf Kœnig sur Paul Anka. Il faut enfin signaler que Guy-L. Côté, amateur passionné de cinéma expérimental, a commencé sa carrière en réalisant en Angleterre un essai dansé, Between Two Worlds (1952) qui contient des moments d’un lyrisme plastique fort beau.


Jean Dansereau

Jean Dansereau (né à Montréal en 1930) a réalisé un reportage exceptionnel, Parallèles et grand soleil (1964), et un film de télévision, La Bourse et la vie (1965), qui demeure peut-être à ce jour le meilleur exemple de document cinéma-télévision qu’ait produit l’Office national du film.

Parallèles et grand soleil, qui obtint le Grand Prix du cinéma canadien 1964, catégorie court métrage (ex œquo avec The Hutterites de Colin Low), lors du deuxième Festival du cinéma canadien, est un reportage sur les jeux gymniques de São-Paulo. Dansereau s’en est tenu strictement à son sujet et, aide de caméramen exceptionnels (Dufaux et Gosselin), a suivi l’évènement de très près : rien n’est gratuit, et ce pour le plus grand plaisir du spectateur. La technique du film est toujours simple, mais toujours elle est juste. Parallèles et grand soleil est simplement beau, d’une belle rigueur qui respecte son sujet et qui s’efforce d’offrir au spectateur le meilleur point de vue possible sur l’événement.

La Bourse et la vie, « téléfilm » de soixante minutes, tente d’expliquer, en faisant appel à des économistes, des financiers et des gens du milieu, les mécanismes de la Bourse. Encore ici la technique est fonctionnelle, au service du sujet. Le film renseigne sans jamais ennuyer. Le langage du cinéaste échappe à l’analyse savante : il se fonde sur le besoin de communiquer une connaissance — et il y parvient.

Antérieurement à ces deux films, Jean Dansereau a été le collaborateur de Louis Portuguais, Pierre Patry, Louis-Georges