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de metteur en scène assez rares ici — surtout si Ton compare le film aux autres trente minutes dramatiques qui se faisaient à FO. N. F. au même moment. Quant à Percé en the Rocks, tout le monde a relevé la dette de Carie envers Agnès Varda et Du Côté de ta Côte ; le film apporte néanmoins autre chose : une ironie non-sensique bien venue (les fous), un beau culte de la carte postale et un irrespect assez sain. Percé est un film qui (( a de failure )) ; ce n’est qu’une pochade, mais elle est assez agréable pour être justifiée. En 1965 Gilles Carie remporte le Grand Prix du cinéma canadien avec son premier long métrage, La Vie heureuse de Léopold Z. Comédie de mœurs (farce régionaliste, diront certains), Léopold Z. est d’abord, et au-delà de toutes les apparences, le portrait attristant d’un peuple (( enneigé )). Les bons mots de Léo recouvrent un tel désert moral que notre rire n’est que refus de s’accepter. Carie est d’ailleurs très précis au sujet de son personnage : «... je pense que Léopold a beaucoup de qualités, mais qu’elles sont inemployées. C’est un personnage pré-révolutionnaire, qui tourne en rond)).1 Pour raconter ce personnage prérévolutionnaire Carie a ’5 Le o po l d 7 eu recours à un style ^ L’ECUYER quasi essentiellement Pa u l h e bf r t descriptif, confondant ^ volontairement l’homme _________ /

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1. Dans Objectif, op. cit.

Décembre 1965 : rue Sainte-Catherine, Montréal, un film canadien.