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— la création de salles d’art et d’essai. En forçant les distributeurs à importer sur les réseaux canadiens des œuvres plus difficiles et en permettant à un public de plus en plus averti de prendre rapidement connaissance du cinéma contemporain, les salles spécialisées (Élysée, Festival, Verdi, Empire, à Montréal ; Baronnet, à Trois-Rivières ; Studio 9, à Québec) ont modifié en profondeur l’image culturelle du cinéma au Québec.

— La fondation de la Cinémathèque canadienne. Récemment créée, la Cinémathèque canadienne joue déjà un rôle de premier plan dans la vie culturelle de notre milieu. Rarement a-t-on vu une institution se rendre aussi rapidement nécessaire. Grâce au sérieux et à la persévérance de ses animateurs, la Cinémathèque canadienne est déjà appelée à jouer un rôle déterminant dans la formation de nos prochaines générations de cinéastes et de critiques.

Cette énumération, bien que sommaire, fixe l’image d’un milieu vivant. C’est dans ce décor qu’allait donc choisir de s’exprimer ceux qui auront été nos premiers « auteurs de films ». Depuis la surprise des Raquetteurs (1958) et de La Femme Image (1960), jusqu’à la nouvelle surprise du Révolutionnaire (1965), le cinéma du Canada français a tenté de se donner des raisons de vivre. Ces raisons, ce sont certains titres, certains hommes qui, pour plusieurs d’entre nous, et depuis quelques années déjà, représentent le cinéma du Canada français.

Dans les pages qui suivent nous avons essayé de souligner l’apport de chacun de ceux qui ont tenté de nous donner un cinéma. Certains y ont réussi plus que d’autres : nous nous arrêterons plus longuement sur leurs films ; tous ont travaillé à une œuvre commune, et en tous nous avons essayé de reconnaître notre cinéma.


GILLES GROULX


Le créateur le plus riche et le plus talentueux qui se soit exprimé dans le cinéma québécois est sans nul doute