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En mars 1950 paraissait Découpages, première revue canadienne de cinéma. Publié par la Commission étudiante du cinéma, Découpages réunissait dans son équipe Gilles Ste-Marie, Michel Brault, Fernand Cadieux, Jacques Giraldeau, Pierre Juneau, Marc Lalonde, Gabriel Breton et Claude Sylvestre. Pour la première fois peut-être, dans notre milieu, un groupe d’hommes prenait le cinéma au sérieux et voulait y regarder de plus près. L’idéal de Découpages (« faire du cinéma un facteur de promotion spirituelle ») nous paraît aujourd’hui un peu trop apostolique sans doute, mais son action fut néanmoins décisive dans la découverte culturelle du cinéma au Québec.



Avril 1950 : on parle de difficultés financières chez Renaissance Films ; la compagnie vient pourtant d’investir dans une production franco-canadienne, Docteur Louise, qui sera entièrement tournée en France. Québec Productions aussi se lance dans une co-production, avec Électrique Film de Paris : Son Copain, mis en scène par Jean Devaivre, sera tourné au Québec et en France, en deux versions (française et anglaise), avec pour interprètes René Dary, Paul Dupuis, Patricia Roc, Guy Mauffette et « le concours de la Gendarmerie Royale du Canada ». À l’automne les affaires semblent aller mieux chez Renaissance et Roger Racine y tourne The Butler’s Night Out avec Paul Colbert comme vedette ; pendant ce temps les studios de Québec Productions, à Saint-Hyacinthe, sont devenus le quartier général d’Otto Preminger qui tourne The Thirteenth Letter, à Saint-Marc