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L’ÉMANCIPATION DE LA FEMME

merciale et professionnelle. Je ne vois pas qu’il nous soit nécessaire de nous enquérir du résultat de cette expérience ; il suffit qu’on doive la faire ; nous désirons qu’on la fasse, et nous pensons qu’on ne peut la faire d’une manière bonne et efficace sans que le mouvement dont nous sommes ici les promoteurs soit couronné de succès.




LE SUFFRAGE DES FEMMES EN FRANCE


Si les mœurs anglaises devançant la loi sont parvenues à la faire réformer, la loi est du moins en France assez libérale pour contraindre la pratique de la liberté des mœurs corrompues par un long absolutisme. Donnons-en pour témoignage irrécusable la déclaration suivante qui, écrite, à l’avènement de la République, à un Maire de Paris, n’a remarquons-le, rencontré aucune opposition.


« Paris, 28 septembre 1870.
Monsieur le Maire,

Les États-Unis, l’Angleterre, etc., pour admettre les femmes au vote, doivent réformer des lois applicables aux hommes seuls. Grâce à l’égalité civile, proclamée en 1789, le texte de nos lois s’applique, sans acception de sexe, à tous les Français, Les veuves et les filles majeures en particulier, acquittant l’impôt comme Français, peuvent se prévaloir de ce titre pour se faire inscrire sur les registres électoraux.

Leur abstention, motivée autrefois par l’irresponsabilité des fonctionnaires publics, n’a plus aujourd’hui de raison d’être.