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POETÆ MINORES.

« Nulle parole ne peut rendre l’énivrante sensation qu’éprouve celui qui comprend notre vieux langage, lorsque, par un beau soir d’été, il traverse les montagnes de la Cornouaille en prêtant l’oreille aux chansons des pasteurs. A chaque pas, la voix d’un enfant ou d'une vieille femme lui jette de loin un lambeau de ces antiques ballades, chantées sur des airs tels qu’on n’en fait plus, et qui racontent un miracle d’autrefois, un crime commis dans la vallée, un amour qui a fait mourir ! Les couplets se répondent de roche en roche ; les vers voltigent dans l’air comme les insectes du soir ; le vent vous les fouette