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les preuves de ce que vous dites, si vous ne voulez pas que je me brise la tête contre ces rochers.

Armand montra du doigt la cassette.

— Qu’y a-t-il là-dedans ? demanda-t-il d’une voix tremblante.

— Les secrets de notre mère, l’honneur de notre famille.

— Il est donc bien sûr que je suis votre frère, et que mon amour ?…

— Doit changer de nom, Armand. Vous avez pris l’instinct de la nature pour celui de la passion.

— Oh ! j’ai pris le lot du malheur dans la main de la destinée ! murmura-t-il. Quel fut mon père ? demanda-t-il ensuite.

— Le chevalier de Sainte-Même, le cousin de mon père : nous sommes doublement de la même race.

— Grand Dieu ! s’écria le comte en rougissant.

— Ma mère fut innocente, monsieur ; elle apprit trop tard le crime qu’elle a expié toute sa vie.

— Achevez ! achevez ! poursuivit Armand, j’ai hâte de tout savoir ; plus tard, je n’aurais pas le courage de l’apprendre.

— Hélas ! c’est une triste histoire. Ma mère était créole de la Louisiane, orpheline et fort riche ; elle avait pour tuteur M. de Sainte-Même, notre aïeul, qui la fit venir en France. On l’éleva près de lui, avec son neveu, votre père, Armand, auquel vous ressemblez