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corps du roi ? Cependant j’entends c nom pour la première fois ; cela m’étonne : ces messieurs sont presque tous de ma connaissance.

— J’ai eu l’honneur d’être reçu ce matin seulement dans la compagnie écossaise.

— Ah ! je comprends alors. De quelle province est votre famille ?

Le jeune homme hésita à répondre. M. le prince de Conti prit la parole :

— M. de Nareil est orphelin, madame. Son père fut mon ami intime, et me l’a recommandé au lit de la mort.

La reine avait trop de tact pour ne pas deviner un mystère douloureux ; elle ne fit plus de questions. Congédient le jeune homme d’un bienveillant signe de tête elle ajouta :

— Comptez sur ma protection, monsieur de Nareil ; je serai enchantée de vous être Utile, ne fût-ce que pour plaire à mon couin de Conti, qui me néglige, qui ne sort pas du Temple et qui me ferait croire que je ne suis plus dans ses bonnes grâces.

— Ah ! madame, répliqua M. le prince de Conti, attaqué par ce propos et impatient d’y répondre, Votre Majesté donne des grâces et ne les reçoit pas.

Armand de Nareil comprit qu’il devait se retirer : il eut le bon goût de ne point chercher de nouveau les regards de la reine et se recula doucement, insensi-