placée même fort au-dessus de vierges qui n’ont jamais aimé.
Le cœur de la juive est un des plus constants. Dans l’horreur du supplice, la femme de Magdala, alors que tout, jusqu’à son père, avait abandonné Jésus, ne quitta point le doux crucifié. Le ciel même se fermant pour le Juste, le cœur et le regard de la pécheresse restèrent grand ouverts devant lui.
En quels vers d’artiste M. Darzens a fait éclater tout ce qu’il y avait de puissance amoureuse dans la courtisane de Magdala ! Comme ses trois personnages principaux, Jésus, Simon et la Magdeleine, sont bien représentés avec leur nature particulière : Jésus, la raison haute et bonne ; Simon, l’étroitesse bourgeoise unie à la sécheresse du légiste et du dévot ; Magdeleine, la femme purifiée et divinisée par le grand amour ! À la table du pharisien fut donnée, par les lèvres de Jésus, la meilleure leçon de philosophie que l’humanité ait jamais reçue. Le jeune maître de Nazareth, n’écoutant que son propre cœur, dépassa ce jour-là tous les sages et tous les docteurs. La noble poésie de