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étant décomposées depuis longtemps, nous pouvons être certains, surtout dans le dernier cas, qu’aucun des pétioles n’avait été pris à l’intérieur pour servir de nourriture. Par suite, à cette saison, les vers tirent ces pétioles dans leurs galeries par l’une ou l’autre extrémité indifféremment, en donnant à la base une légère préférence. Ce dernier fait peut s’expliquer par la difficulté qu’ils trouvent à boucher une galerie avec des objets aussi minces que l’est l’extrémité supérieure des pétioles. À l’appui de cette manière de voir, on peut apporter le fait que des 16 pétioles rentrés par l’extrémité supérieure, la portion terminale plus mince de 7 avait été auparavant détachée par quelque accident.

Triangles de papier. — On coupa des triangles allongés de papier à écrire d’une raideur moyenne et frottés de graisse crue des deux côtés, pour les empêcher de devenir par trop flasques par l’exposition à la pluie et à la rosée pendant la nuit. Les côtés de tous les triangles avaient trois pouces de longueur ; la base de 120 d’entre eux avait un pouce, et celle des 183 autres un demi-pouce de longueur. Ces derniers triangles étaient très étroits ou fort aigus.[1] Comme contrôle pour les observations qui vont être données, des triangles semblables à l’état humide furent saisis par une paire de pinces très étroites en différents points et à tous les degrés d’incidence possible par

  1. Dans ces triangles étroits, l’angle du sommet est de 90° 84’, et les angles de la base sont de 85° 13’. Dans les triangles plus larges, l’angle du sommet est de 19° 10’, tandis que ceux de la base sont de 80° 25’.