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à faire entrer presque invariablement par la base les feuilles de pin dans les galeries. Ce n’est pas non plus le sommet tranchant des feuilles qui peut les y déterminer ; car, beaucoup de feuilles à sommets tronqués furent poussées au-dedans par leur base, comme nous l’avons vu. Nous nous trouvons donc amenés à conclure qu’il doit y avoir à la base des feuilles de pin quelque chose qui attire les vers, d’autant plus que peu de feuilles ordinaires sont traînées par la base ou pétiole.

Pétioles. — Nous passerons maintenant aux pétioles de feuilles composées, quand les folioles sont tombées. Ceux d’une Clematis montana, qui poussait au-dessus d’une véranda, furent trainés en grand nombre au commencement de janvier dans les galeries d’une allée de gravier, sur une pelouse et un massif de fleurs. Ces pétioles varient de 2 pouces et demi à 4 ½ de longueur, sont raides et d’épaisseur à peu près uniforme, excepté près de la base où ils s’épaississent un peu abruptement ; en cet endroit, ils sont environ deux fois aussi épais que dans une autre partie quelconque. Le sommet est un peu pointu, mais il se fane de bonne heure et se brise alors facilement. 314 de ces pétioles furent retirés des galeries dans les endroits spécifiés plus haut ; et il se trouva que 76 pour cent y avaient été enfoncés par le sommet et 24 pour cent par la base ; de sorte que ceux enfoncés par le sommet étaient un peu plus du triple de ceux enfoncés par la base. Quelques-uns de ceux extraits de l’allée de gravier battue des piétons furent tenus à l’écart des autres ;