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pétiole ; et si une telle feuille était rentrée par le pétiole, le bord basilaire viendrait abruptement en contact avec le sol de chaque côté de la galerie, et rendrait très difficile l’introduction de la feuille.

Néanmoins les vers rompent leur habitude d’éviter le pétiole, quand cette partie leur offre le moyen le plus commode de traîner les feuilles dans leurs galeries. Les feuilles des variétés hybrides à l’infini du rhododendron différent beaucoup dans la forme ; quelques-unes ont leur partie la plus étroite vers la base et d’autres vers le sommet. Quand elles sont tombées, le limbe en se desséchant s’enroule souvent de chaque côté de la nervure médiane, quelquefois sur toute la longueur, parfois surtout à la base, et parfois vers le sommet. De 28 feuilles tombées sur une couche d’humus dans mon jardin, jusqu’à 23 étaient plus étroites dans le quart basilaire que dans le quart terminal de leur longueur, et cela était principalement dû à l’enroulement des bords. De 36 feuilles tombées sur une autre couche, dans laquelle poussaient différentes variétés du rhododendron, 17 seulement étaient plus étroites vers la base que vers le sommet. Mon fils William, qui le premier dirigea mon attention sur ce cas, ramassa 237 feuilles tombées dans son jardin (dans lequel le rhododendron pousse dans le sol naturel), et, sur ce nombre, 65 pour cent auraient pu être rentrées dans les galeries plus facilement par la base ou pétiole que par le sommet ; et cela était dû en partie à la forme de la feuille et à un moindre degré à l’enroulement des bords ; pour 27 pour cent, il aurait