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ralement un profil angulaire ou cristallin, tandis que le plus grand nombre est arrondi, avec une surface irrégulière semblable à celle d’un fruit de mûrier (arbre). En beaucoup de points, ces masses à apparence framboisée étaient adhérentes aux cellules calcifères et on pouvait suivre leur disparition graduelle pendant qu’elles y restaient encore attachées. Il était donc évident par là que les concrétions se forment au moyen de la chaux contenue à l’intérieur de cellules calcifères libres. À mesure que les concrétions plus petites augmentent de grandeur, elles arrivent à se toucher et s’unissent, englobant ainsi les lamelles désormais sans usage ; et ainsi, pas à pas, il était possible de suivre la formation des concrétions les plus grandes. Pourquoi cette formation a-t-elle toujours lieu dans les deux glandes antérieures, et n’a-t-elle lieu que rarement dans les quatre glandes postérieures, c’est ce qu’on ignore complètement. Morren dit que ces glandes disparaissent pendant l’hiver, et j’en ai vu quelques exemples ; dans d’autres cas, ou bien les glandes antérieures, ou les postérieures étaient si ratatinées et si vides à cette saison, qu’on avait beaucoup de difficulté à les distinguer.

Quant à la fonction des glandes calcifères, il est probable qu’en première ligne elles servent d’organes d’excrétion, et que secondairement elles aident la digestion. Les vers consomment beaucoup de feuilles tombées ; et on sait que la chaux continue à s’accumuler dans les feuilles jusqu’à ce qu’elles se détachent de la plante-mère, au lieu d’être réabsorbée par la tige et les