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de diamètre. Il est certain que les vers avalent beaucoup de petites pierres, indépendamment de celles avalées pendant qu’ils creusent leurs galeries, et il est probable qu’elles servent, comme des meules, à triturer leur nourriture. Le gésier débouche dans l’intestin, qui se dirige vers l’anus à l’extrémité postérieure du corps. L’intestin présente une disposition remarquable, le typhlosolis, ou comme les anciens anatomistes l’appelaient, un intestin à l’intérieur d’un intestin ; Claparède[1] a montré que le typhlosolis est le résultat d’une involution longitudinale profonde des parois de l’intestin, au moyen de laquelle s’obtient une large surface d’absorption.

Le système circulatoire est bien développé. Les vers respirent par la peau ; ils ne possèdent pas d’organes respiratoires spéciaux. Les deux sexes sont réunis sur le même individu, mais deux individus s’accouplent ensemble. Le système nerveux est passablement bien développé ; et les deux ganglions cérébraux presque confluents sont situés très près de l’extrémité antérieure du corps.

Sens. — Les vers sont dépourvus d’yeux, et tout d’abord je pensais qu’ils étaient complètement insensibles à la lumière ; car ceux tenus renfermés ayant été observés à l’aide d’une chandelle, et ceux restés en dehors de la maison l’ayant été à l’aide d’une lanterne, les uns et les autres se montrèrent rarement alarmés,

  1. Histolog. Untersuchungen über die Regenwürmer. (Recherches histologiques sur les lombrics). Zeitschrifl für wissenschaft. Zoologie. Bd. XIX, 1869, p. 611.