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dement l’extrémité du corps du ver. Cette habitude de se tenir à la surface amène la destruction d’une immense quantité d’entre eux. Chaque matin, pendant certaines saisons de l’année, dans toutes les prairies du pays, les grives et les merles arrachent de leurs trous une quantité surprenante de vers, et cela ne pourrait pas être, si les vers n’étaient pas tout près de la surface. Il n’est guère probable que ce soit pour respirer l’air frais que les vers se comportent de la sorte, car nous avons vu qu’ils peuvent vivre longtemps sous l’eau. Je crois qu’ils restent près de la surface à cause de la chaleur, surtout dans la matinée ; et nous verrons plus loin que souvent ils revêtent de feuilles l’ouverture de leurs galeries, pour empêcher, ce semble, leurs corps de venir en contact immédiat avec la terre froide et humide. On prétend qu’ils ferment hermétiquement leurs galeries pendant l’hiver.

Anatomie. — Il faut faire quelques remarques au sujet de l’anatomie. Le corps d’un ver de grande taille consiste en cent à deux cents anneaux ou segments presque cylindriques, chacun de ces anneaux est muni de soies fines. Le système musculaire est bien développé. Les vers peuvent ramper en avant aussi bien qu’à reculons, et, en fixant leur queue, ils peuvent se retirer dans leurs galeries avec une rapidité extraordinaire. La bouche est située à l’extrémité antérieure du corps, et elle est pourvue d’une petite saillie (lobe ou lèvre, ainsi qu’elle a été appelée par les différents auteurs) employée pour la préhension. À l’intérieur, derrière la bouche, il y a un pharynx puissant, que montre le dia-