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gement des Forêts » faisant une leçon, signaler à ses élèves ce cas comme un « magnifique exemple de culture naturelle du sol ; car, plusieurs années de suite, les matières rejetées en haut couvrent les feuilles mortes, d’où il résulte un riche humus de grande épaisseur. »

En 1869, M. Fish[1] rejeta mes conclusions en ce qui concerne le rôle joué par les vers dans la formation de la terre végétale, et cela purement parce qu’ils seraient, suppose-t-il, incapables de fournir un aussi grand travail. Il remarque que « considérant leur faiblesse et leurs dimensions, l’ouvrage qu’on leur attribue, serait prodigieux. » Voilà bien un exemple de cette impuissance à évaluer les effets d’une cause se répétant d’une façon continuelle, impuissance qui a souvent retardé le progrès de la science ; jadis elle s’opposait à la marche de la géologie et récemment elle a taché d’entraver celle des principes de l’évolution.

Ces différentes objections me semblaient sans importance ; cependant je résolus de faire de nouvelles observations de même nature que celles publiées, et d’attaquer le problème d’un autre côté. Au lieu de déterminer la rapidité avec laquelle les objets laissés à la surface étaient enterrés par les vers, il s’agissait de peser toutes les éjections produites en un temps donné sur un espace mesuré d’avance. Mais nombre de mes observations ont été rendues presque superflues par l’admirable mémoire publié par von Hensen en 1877,

  1. Gardener’s Chronicle, April 17, 1869, p. 418.