Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et l’Amérique septentrionale, contrées dont les faunes et les flores ont d’ailleurs de si grands rapports, les Perichæta fouissent le sol des parties chaudes de l’Asie, tout au moins au voisinage de la mer des Indes ; ils se retrouvent dans toutes les îles du Pacifique, y compris l’Australie, et ne viennent s’éteindre que sur les côtes occidentales de l’Amérique du Sud, encore les retrouve-t-on au Brésil. Bien entendu, d’une île à l’autre, les espèces sont différentes, quoique souvent séparées par des caractères insignifiants ; parfois plusieurs espèces habitent la même île.

Il y a là une étude plus approfondie à faire ; mais il est possible, dès maintenant, de faire quelques remarques. De la Réunion, de l’Inde, de la Cochinchine, des îles de la Sonde, des îles Philippines, de la Nouvelle-Guinée, des îles Sandwich, nous ne connaissons pas d’autres Lombriciens que les Perichæta ; c’est par conséquent leur véritable aire de répartition. Entre la Nouvelle-Guinée, les Célèbes et les autres îles de la Malaisie, il y a une différence considérable, au point de vue de la faune terrestre ; nous ne voyons pas cette différence se manifester pour les Lombriciens ; au contraire, le mode de distribution de ces animaux rappelle celui des espèces marines d’Échinodermes et de Mollusques qui présentent, de la Réunion à la côte occidentale d’Amérique, des ressemblances frappantes.

En Australie, dans l’Amérique du Sud, les Perichæta sont associés à d’autres espèces et ont été vraisemblablement importés, comme ils l’ont été à Nice, où des vers de ce genre, recueillis en pleine terre, avaient évidemment trois origines distinctes : la Cochinchine, les îles Philippines et Calcutta.

Madagascar paraît s’isoler, au point de vue de sa faune de Lombriciens, comme au point de vue de sa curieuse faune de mammifères. Les vers qui y ont été recueillis jusqu’ici, notamment par M. Lantz, appar-