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Ces caractères fondamentaux doivent toujours être présents à l’esprit des personnes qui voudraient faire des Lombriciens une étude plus approfondie. Les genres qu’ils ont permis d’établir sont assez nombreux ; mais il en est deux que l’on subdivise quelquefois, mais qui dominent de haut tous les autres par le nombre de leurs espèces et par l’étendue de leur aire de répartition : ce sont le genre Lombricus, ou Lombric proprement dit, représenté, en France seulement, par au moins huit espèces, et le genre Perichæta. Outre la disposition de leurs soies, ces derniers se distinguent de nos Lombrics par leur extrême agilité et par leur robuste apparence. Ils se sont acclimatés à Nice, en pleine terre, et paraissent se retrouver aujourd’hui dans un grand nombre de serres et de jardins botaniques.

L’aire de répartition de ces deux grands genres est assez différente et fort remarquable.

Il existe de vrais Lombrics dans toute l’Europe, en Algérie, en Égypte, en Abyssinie, à Port-Natal, à Sainte-Hélène, aux Açores, aux Canaries, en Australie, dans l’Amérique du Nord, où ils forment la faune dominante des Lombriciens ; à Buenos-Ayres et au Chili, ils sont associés à d’autres genres qui paraissent jouer un rôle plus important.

Les Perichæta forment presque exclusivement la faune des Lombriciens dans les localités suivantes :

Île de la Réunion, île Maurice, Indes, Poulo-Condor, Cochinchine, Shang-Haï, Pékin, Java, Sumatra, Bornéo, les Philippines, Tidor, Ternate, la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Galles du Sud, Taïti, îles Sandwich ; ils sont associés à d’autres espèces assez nombreuses au Pérou, au Chili, au Para, au Brésil, à Caracas, dans le Vénézuela.

Ainsi, tandis que les Lombrics proprement dits occupent l’Europe, le nord de l’Afrique, le nord de l’Asie