Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ventrales symétriques deux à deux ; quelquefois, chez les Urochœta, par exemple, les soies alternent d’un anneau à l’autre et affectent ainsi, sur une plus ou moins grande étendue du corps, une disposition quinconciale. Chez les Perichœta se montre une disposition toute particulière : sur chaque anneau, les soies sont fort nombreuses, il peut en exister plus de quarante ; elles sont régulièrement espacées sur un cercle perpendiculaire à l’axe du corps, dans la région moyenne de chaque anneau.

Quelquefois, au voisinage des orifices génitaux mâles, toutes les soies se modifient de manière à venir en aide à l’accouplement.

Les orifices des organes segmentaires sont en rapport étroit avec les soies ; ils se trouvent généralement au bord antérieur de chaque anneau, tantôt sur l’alignement des soies de la rangée ventrale, tantôt sur l’alignement des soies de la rangée dorsale. Chez les Plutellus, ils alternent d’un anneau à l’autre, comme le font les soies chez les Urochœta. Ce sont là des caractères importants. On observe souvent aussi, entre les anneaux, sur la ligne médiane dorsale, des pores qui font communiquer directement la cavité générale du corps avec l’extérieur et par lesquels certains Lombrics peuvent émettre un liquide nauséabond.

À une époque où l’attention n’avait pas été appelée sur ces caractères, on avait attaché beaucoup d’importance à la forme d’une sorte de bouton, le lobe céphalique, qui surmonte la bouche et est enchâssé plus ou moins profondément dans le bord antérieur du premier anneau du corps, celui précisément qui porte l’orifice buccal. On a créé des genres en s’appuyant sur les caractères qu’il fournit. Ces genres n’ont qu’une importance secondaire ; nous dirons seulement que, chez les Rhinodritus, ce lobe s’allonge exceptionnellement comme une sorte de trompe ou de tentacule.