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suite là rien qui empêchât les déjections de vers, la terre et les pierres d’être entraînées par la pluie dans le fossé, au fond duquel la terre végétale formait une assise de 11 à 22 pouces d’épaisseur. Il faut cependant noter que là et dans d’autres parties de la pente, le lit de terre végétale contenait souvent des fragments de craie et de silex qui évidemment avaient roulé d’en haut à des époques différentes. Les interstices dans la craie en fragments sous-jacents étaient aussi comblés par de la terre végétale.

Mon fils examina la surface de cette colline jusqu’à sa base dans la direction du sud-ouest. En aval du grand fossé, où la pente était d’environ 24°, la terre végétale formait une couche très mince, de 1 1/2 à 2 1/2 pouces ; tandis que, près de la base, où la pente n’était que de 3° à 4°, cette couche augmentait jusqu’à une épaisseur de 8 à 9 pouces. Nous pouvons donc conclure que, sur cette colline, dont les rapports ont été modifiés de main d’homme, aussi bien que dans les vallées naturelles des falaises de craie avoisinantes, un peu de terre fine, provenant sans doute en grande partie des déjections de vers, est emportée en bas par la pluie et s’accumule dans les portions inférieures, malgré la filtration d’une quantité inconnue de la même terre dans la craie sous-jacente ; et la dissolution de la craie par les agents atmosphériques et autres, fournit un contingent de matière terreuse fraîche.