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ensuite à former le sac dans lequel l’animal enferme ses œufs.

Tous les vers de terre connus jusqu’ici sont hermaphrodites ; ils possèdent trois sortes d’orifices de la reproduction : 1o ceux des canaux déférents des glandes mâles ; 2o ceux des oviductes ; 3o ceux de poches particulières, les poches copulatrices, dans lesquelles est momentanément déposée la liqueur séminale. Les orifices des poches copulatrices qui manquent rarement, sont toujours situés à la partie antérieure du corps ; leur nombre est variable ; il peut être de quatre paires, et n’a d’importance que pour la distinction des espèces. Les orifices des oviductes sont peu apparents et peuvent être situés soit en avant soit en arrière des orifices mâles. La position de ces derniers est particulièrement importante et permet de distinguer dans les Lombriciens terrestres trois grandes familles. Nous avons appelé Lombriciens antéclitelliens, ceux qui ont, comme notre Lombric, les orifices génitaux mâles en avant de la ceinture ; Lombriciens intraclitelliens ceux qui ont comme les Eudritus et les Urochœta du Brésil les orifices génitaux mâles sur la ceinture ; enfin, Lombriciens postclitelliens ceux qui ont, comme les Perichœta des pays chauds ou les Ponlodritus des côtes de la Méditerranée, les orifices génitaux mâles après la ceinture. Des différences remarquables d’organisation interne correspondent à ces caractères extérieurs et justifient cette division.

Les soies locomotrices sont de petits bâtonnets cornés, en forme d’S très allongée, enfoncés dans les téguments, et que des muscles spéciaux peuvent faire plus ou moins saillir à l’extérieur ; il en existe généralement huit par anneau ; elles sont quelquefois isolées, le plus souvent disposées par paires, et forment ainsi deux doubles rangées dorsales et deux doubles rangées