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accumulé dans les sillons un lit de terre fine, celui-ci sera plus favorable aux vers que les autres parties, et il y aura un plus grand nombre de déjections déposées là que partout ailleurs ; les sillons sur un sol en pente étant d’ordinaire dirigés de manière à emmener l’eau de la surface, une partie de la terre la plus fine sera enlevée par la pluie aux déjections déposées là, et elle sera complètement emportée. Le résultat sera que les sillons se combleront très lentement, tandis que les billons s’abaisseront peut-être encore plus lentement par le coulement et le roulement des déjections le long de leur pente douce jusque dans les sillons.

Néanmoins, on pourrait s’attendre à ce que, surtout sur une surface en pente, les anciens sillons se comblassent et disparussent dans le cours du temps. Mais, quelques observateurs minutieux qui ont examiné pour moi des champs en Glocestershire et Staffordshire, n’ont pas pu découvrir de différence dans l’état des sillons des parties supérieure et inférieure de champs en pente supposés avoir été longtemps des pâturages ; et ils en sont venus à conclure que les billons et les sillons durent une série presque indéfinie de siècles. D’un autre côté, l’œuvre d’oblitération semble avoir commencé en quelques endroits. C’est ainsi que dans un pré de la Galles du Nord, dont on sait qu’il a été labouré il y a environ 65 ans, et qui est incliné sous un angle de 15° vers le nord-est, on trouva, par une mesure minutieuse, que la profondeur des sillons (séparés seulement de 7 pieds l’un de l’autre) était d’environ 4 1/2 pouces dans la partie supérieure de la pente et seu-