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de Lombrics dans les terres aujourd’hui séparées les unes des autres, doit fournir des renseignements précieux relativement aux liens qui les unissaient autrefois et, dans les cas où le transport de main d’homme peut être démontré, les modifications subies par ces mêmes espèces, liées intimement au sol dans lequel elles vivent, doivent encore fournir des documents précieux pour la détermination de leur degré de variabilité.

Depuis plusieurs années, nous avons fait recueillir pour le Muséum, en diverses régions du globe, tous les vers de terre qui ont pu être rencontrés ; les musées de Cambridge (Massachusetts) et de Stockholm ont bien voulu nous confier ceux qu’ils possédaient et nous pouvons dès maintenant donner, relativement à la distribution géographique de ces animaux, quelques indications qui s’ajoutent à celles contenues dans cet ouvrage.

Les vers de terre présentent tous une grande similitude extérieure ; leur détermination est donc très difficile et repose principalement sur quatre ordres de caractères : 1o la disposition relative des organes extérieurs de la reproduction ; 2o la disposition des soies ; 3o la position des orifices des organes de secrétion, connus sous le nom d’organes segmentaires ; 4o la forme du lobe céphalique.

Des organes externes de la reproduction, il en est un qui ne paraît manquer à aucun ver de terre, durant la période de l’accouplement et de la ponte, c’est la ceinture ou clitellum, sorte de renflement de longueur variable, que l’on observe à la partie antérieure du ver, et qui peut s’étendre sur deux anneaux seulement ou sur une dizaine. La ceinture résulte du développement, dans l’épaisseur des téguments, de glandes destinées à secréter une humeur solidifiable qui maintient unis les deux vers pendant l’accouplement, et sert