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végétale fût extrêmement irrégulière, on pouvait pourtant voir qu’elle était plus grande du côté nord-est que partout ailleurs. Quand on eût pris la moyenne de toutes les mesures dans les deux tranchées et qu’on eut égalisé la ligne, il devint évident que la terre végétale avait son maximum d’épaisseur dans le quart de cercle compris entre le nord-ouest et le nord-est, et son minimum dans le quart de cercle situé entre le sud-est et le sud-ouest, mais spécialement en ce dernier point. Outre les mesures précédentes, on en prit encore six autres, l’une près de l’autre, dans l’une des tranchées circulaires, mais du côté nord-est ; et là, la terre végétale avait en moyenne une épaisseur de 2,29 pouces, tandis que la moyenne de six autres mesures prises du côté sud-ouest, n’était que de 1,46 pouce. Ces observations indiquent que les déjections avaient été portées par les vents de sud-ouest de l’espace enclos circulaire dans la tranchée du côté nord-est. Mais il faudrait un nombre bien plus grand de mesures prises dans des cas analogues pour arriver à un résultat digne de confiance.

Sans doute le montant de terre fine apportée à la surface sous forme de déjections et transportée ensuite par les vents accompagnés de pluie, ou de celle qui coule ou roule le long d’une surface en pente, est peu considérable dans le cours de quelques vingtaines d’années, sinon toutes les inégalités de nos champs de pâture s’égaliseraient en un espace de temps beaucoup plus court que cela ne semble être. Mais la quantité qui est ainsi transportée dans le cours de milliers