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récemment déposées sur une surface horizontale, couverte de gazon, sont poussées sous le vent par les ouragans accompagnés de pluie. C’est ce que j’ai bien des fois observé sur un grand nombre de champs pendant plusieurs années de suite. Après ces tempêtes, les déjections présentent dans la direction d’où souffle le vent une surface légèrement inclinée et unie ou quelquefois sillonnée, tandis que dans la direction dans laquelle le vent souffle, elles sont fortement inclinées ou à pic, de sorte qu’elles ressemblent en miniature à de petites collines de roc sur un fond de glacier. Elles sont souvent caverneuses du côté sous le vent, la partie supérieure ayant été recourbée au-dessus de l’inférieure. Pendant un ouragan du sud-ouest d’une rare violence, accompagné de torrents de pluie, beaucoup de déjections furent entièrement emportées sous le vent, de sorte que l’ouverture des galeries resta à nu et exposée du côté du vent. Des déjections fraîches coulent naturellement le long d’une surface inclinée, mais sur un champ couvert d’herbe et d’une pente de 10° à 15° on en trouva plusieurs, après une forte tempête, que le vent avait poussées de bas en haut de la pente. C’est ce qui est aussi arrivé en une autre occasion dans une autre partie de ma prairie, où la pente était un peu moindre. Dans un troisième cas, les déjections qui se trouvaient sur les flancs escarpés et gazonnés d’une vallée, qu’une brise avait balayés de haut en bas, étaient dirigées obliquement par rapport à la pente, au lieu de l’être directement dans son sens ; ce qui évidemment était dû à l’action combinée du vent