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Il y a une certaine analogie entre la formation de ces bordures, telle que nous la supposons ici, et celle des rides du sable, poussé par le vent, telles que les décrit Lyell[1].

Les flancs escarpés et recouverts d’herbe d’une vallée montagneuse de Westmoreland, appelée Grisedale, étaient marqués en beaucoup d’endroits d’innombrables petites bordures presque horizontales ou plutôt comme de lignes de falaises en miniature. Leur formation n’avait rien à faire avec l’action des vers, car nulle part il n’y avait de déjections visibles (et cette absence est un fait inexplicable). Pourtant le gazon reposait en bien des endroits sur une couche puissante d’argile à galets et de débris de moraine. Autant que j’ai pu en juger, la formation de ces petites falaises n’est pas du tout en rapport avec le piétinement des vaches ou des brebis. Il semble que la terre un peu argileuse de la surface ait, tandis qu’elle était encore tenue partiellement par les racines des herbes, glissé en masse sur une petite étendue le long des flancs de la montagne, et, qu’en glissant ainsi, elle ait cédé et ait été brisée en lignes horizontales transversalement à la pente.

Déjections poussées par le vent dans la direction dans laquelle il souffle. — Nous avons vu que la plupart des déjections humides coulent le long de toute surface inclinée et que des déjections désagrégées y roulent ; maintenant nous allons voir que des déjections

  1. « Elements of Geology. » 1865, p. 20.