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dans les chaînes de l’Himalaya et de l’Atlas, où il n’y a pas d’animaux domestiques, et où les animaux sauvages sont rares. Mais ces derniers se servent probablement des bordures la nuit pour aller pâturer, comme nos animaux domestiques. Un de mes amis a fait pour moi des observations sur les bordures des Alpes de la Suisse ; il dit qu’elles courent à 3 ou 4 pieds l’une au-dessus de l’autre, et ont environ 1 pied de largeur ; les pieds des vaches au pâturage y avaient laissé des creux profonds. Ce même ami a observé des bordures analogues sur nos falaises de craie et sur un vieux talus de fragments de craie (provenant d’une carrière) qui s’était revêtu de gazon.

Mon fils Francis a examiné une falaise de craie, près de Lewis ; dans une partie très escarpée, faisant angle de 40° avec l’horizon, il y avait à peu près une trentaine de bordures peu élevées, s’étendant horizontalement sur une longueur de plus de 100 toises et à environ 20 pouces en moyenne de distance l’une au-dessus de l’autre. Elles avaient de 9 à 10 pouces de largeur. Regardées à distance, elles présentaient une apparence frappante par leur parallélisme, mais examinées de plus près, on voyait qu’elles étaient un peu sinueuses et se perdaient souvent l’une dans l’autre, ce qui donnait l’apparence d’une bordure qui se serait bifurquée. Elles sont formées de terre de couleur claire ; cette terre avait dans l’un des cas 9 pouces d’épaisseur à l’extérieur, là où se trouvait le maximum ; et, dans un autre cas, elle avait de 6 à 7 pouces d’épaisseur. Au-dessus des bordures, l’épaisseur de la terre recou-