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à être emporté par les eaux dans le cours des siècles, à mesure que le fleuve courant au milieu fera son cours sinueux d’un côté à l’autre.

Si l’on pouvait montrer que les vers creusent généralement leurs galeries à angles droits sur une surface inclinée, et ce serait là le chemin le plus court pour eux pour apporter à la surface la terre venant de dessous, alors les vieilles galeries s’écroulant par le poids du sol superposé, l’écroulement amènerait inévitablement l’affaissement ou le glissement lent du lit entier de terre végétale le long de la surface inclinée. Mais on trouva par trop difficile et pénible de déterminer la direction d’un grand nombre de galeries. Un fil de fer droit fut cependant poussé dans 25 galeries dans différents champs en pente, et dans 8 cas les galeries étaient presque à angle droit sur la pente, tandis que dans les autres cas elles étaient indifféremment dirigées à des angles divers, soit en haut, soit en bas, par rapport à la pente.

Dans les pays ou les pluies sont très fortes, comme sous les tropiques, les déjections paraissent, comme on aurait pu s’y attendre, être emportées en plus grande partie le long des pentes qu’en Angleterre. M. Scott m’informe que, près de Calcutta, les grandes déjections en colonnes (précédemment décrites) dont le diamètre est d’ordinaire de 1 pouce à 1 1/2, s’affaissent après une forte pluie sur une surface horizontale, en disques presque circulaires, minces et plats, de 3 à 4 et quelques fois cinq pouces de diamètre. Trois déjections qui avaient été fraîchement déposées dans