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peu d’années à se faire une si large place dans les préoccupations des hommes, on ne saurait douter que son auteur n’ait apporté un appoint considérable à notre trésor de vérités. C’est donc avec juste raison que le gouvernement anglais a décerné à Charles Darwin les honneurs, réservés aux grands citoyens, de l’inhumation à Westminster.


Si le philosophe de Beckenham pouvait planer au-dessus des plus vastes horizons, nul ne savait mieux que lui, quand il le fallait, descendre dans le menu détail des phénomènes, démêler leurs rapports et reconnaître souvent, dans de grandioses résultats, les effets de causes qui auraient paru négligeables à des esprits moins pénétrants. Ces facultés maîtresses de l’intelligence de Darwin se trouvent réunies dans le récit de son voyage à bord du Beagle ; son génie éclate déjà dans son explication si grande et si simple de la formation des Îles madréporiques ; tandis que ses qualités de précision se manifestent à un haut degré dans ses divers travaux de géologie, dans sa Monographie des Cirripèdes et dans ses ouvrages successifs sur les habitudes des plantes et la variation des animaux.

Ce sont aussi les qualités que l’on retrouvera dans le livre consacré par le grand observateur à l’étude du Rôle des Vers de terre dans la formation de la terre végétale. Les vers de terre sont extraordinairement nombreux dans les terrains humides et partout où abonde la végétation. N’est-il pas étonnant qu’on ait aussi rarement songé à se préoccuper de l’influence qu’ils peuvent avoir sur les qualités du sol ? Deux hommes, habitués l’un et l’autre à mesurer l’importance que peuvent prendre les petites causes, lorsque leur influence a une longue durée ou lorsque leur action se répète souvent, ont, dans ces dernières années, attiré l’attention sur les Lombrics, à des points de vue diffé-