Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.

taient alors en masses lisses, seulement légèrement coniques. Partout où l’on a pu trouver l’ouverture des galeries par lesquelles la terre avait été rejetée, il y avait plus de terre en aval qu’en amont. Après quelques jours d’averses (25 janvier 1872), on visita deux champs assez escarpés près de Down ; ils avaient autrefois été labourés et se trouvaient maintenant recouverts d’herbe chétive assez menu parsemée, et un grand nombre de déjections s’étendaient sur une longueur de 5 pouces de la pente, ce qui était deux ou trois fois autant que le diamètre ordinaire des déjections déposées sur les parties horizontales des mêmes champs. Sur quelques belles pentes gazonnées du Holwood Park, inclinées sous un angle de 8° à 11° 30’, où la surface semblait n’avoir jamais été dérangée par la main de l’homme, il y avait une quantité extraordinaire de déjections : un espace de 16 pouces de longueur en travers de la pente et de 6 pouces dans le sens de celle-ci, était complètement revêtu, entre les brins d’herbe, d’une couche uniforme de déjections confluentes et affaissées. Ici aussi les déjections avaient en beaucoup d’endroits coulé le long de la pente, et elles formaient maintenant des plaques de terre lisses, étroites, de six à 7 1/2 pouces de longueur. Quelques-unes de ces plaques consistaient en deux déjections, l’une au-dessus de l’autre, et elles étaient si complètement confluentes qu’elles ne pouvaient guère se distinguer. Dans mon pré recouvert d’un gazon très fin, la plupart des déjections sont noires, mais quelques-unes sont jaunâtres, parce que la terre apportée à la