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posées, sont visqueuses et molles ; pendant la pluie, époque à laquelle les vers les déposent avec une prédilection marquée, elles sont encore plus molles, de sorte que j’ai quelquefois pensé que les vers doivent avaler beaucoup d’eau en ce temps-là. Quoi qu’il en puisse être, la pluie, longtemps continuée, si elle n’est pas trop forte, rend les déjections fraîchement déposées demi-fluides ; et, sur un sol horizontal, elles s’étendent en disques étroits, circulaires, plats, absolument comme le ferait une quantité semblable de miel ou de mortier très mou, en perdant toute trace de leur structure vermiforme. Ce dernier fait a quelquefois été rendu évident, lorsque, par exemple, un ver s’est ultérieurement frayé un passage à travers un de ces disques plats, circulaires, et a amassé au centre une nouvelle masse vermiforme. J’ai vu à plusieurs reprises de ces disques plats et affaissés en beaucoup d’endroits et sur des sols de toute sorte.

Glissement de déjections mouillées et roulement de déjections sèches en voie de désagrégation le long de surfaces en pente. — Quand pendant une forte pluie, ou peu de temps après, les déjections sont déposées sur une surface en pente, elles ne peuvent manquer de glisser un peu vers le bas. C’est ainsi que le 22 octobre 1872, après plusieurs jours de pluie, je trouvai sur quelques pentes escarpées du Knowle Park, couvertes d’herbe grossière, et évidemment dans cet état, de temps immémorial, je trouvai, dis-je, presque toutes les déjections, nombreuses d’ailleurs, allongées considérablement dans le sens de la pente, et elles consis-