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gazonnées de Glen Roy, je fus frappé du fait qu’un tel événement fût arrivé si rarement depuis la période glaciaire, comme cela était évident d’après l’état de parfaite conservation des trois « chemins » ou bords du lac successifs. Mais, grâce à l’action des vers, on n’a plus de difficulté à croire que de la terre en quantité quelque peu appréciable puisse être emportée d’une surface légèrement inclinée, couverte de végétation et entrelacée de racines. Car les nombreuses déjections déposées pendant la pluie ou peu de temps après une forte averse, coulent à une certaine distance le long de la surface inclinée ; en outre, une grande quantité de terre pulvérisée, la plus fine, est complètement enlevée aux déjections par la pluie. Par un temps sec, les déjections se désagrègent souvent en petites boulettes arrondies, et celles-ci roulent souvent en bas par leur propre poids. Ceci est tout spécialement sujet à arriver quand elles sont mises en mouvement par le vent, et probablement aussi par le contact d’un animal, quelque petit qu’il soit d’ailleurs. Nous verrons aussi qu’une brise forte pousse sous le vent toutes les déjections pendant qu’elles sont encore molles, même dans un champ horizontal ; et il en est de même des boulettes, quand elles sont sèches. Si le vent souffle à peu près dans la direction de l’inclinaison de la surface, cela favorise beaucoup la descente des déjections sur la pente.

Les observations sur lesquelles sont fondées ces diverses données doivent être rapportées avec quelques détails. Les déjections, quand elles viennent d’être dé-