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ments de roc, que ceux-ci sont plus petits. « Ainsi donc, même en ne tenant pas compte des particules très fines soutenues sur l’eau exceptionnellement par un courant d’eau, fait qui dépend de la cohésion de surface, les effets de l’usure sur la forme de grains doit varier en raison directe de leur diamètre ou à peu près. S’il en est ainsi, un grain de 1/10 de pouce de diamètre s’usera dix fois autant qu’un autre de 1/100 de pouce en diamètre, et au moins cent fois autant qu’un de 1/1000 de pouce de diamètre. Nous pouvons donc peut-être conclure qu’un grain de 1/10 de pouce en diamètre s’userait autant ou plus par le flottage sur un mille d’étendue, qu’un grain de 1/1000 de pouce en diamètre qui serait flotté sur une étendue de cent milles. D’après le même principe, un caillou d’un pouce de diamètre s’userait relativement davantage par le flottage sur quelques centaines de toises seulement[1]. »

Nous ne devons pas non plus oublier en examinant l’action exercée par les vers pour triturer les particules de roc, qu’on a des preuves excellentes que sur chaque acre de terre, suffisamment humide et pas trop sablonneuse, gravelleuse ou rocailleuse pour que les vers l’habitent, plus de 10 tonneaux de terre passent annuellement par leurs corps et sont apportés à la surface. Le résultat pour un pays de la grandeur des Îles Britanniques, dans une période pas très longue, dans le sens géologique, en un million d’années, par exem-

  1. Anniversary Address. « The Quarterly Journal of the Geolog. Soc., May 1880, p. 59.