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dant quatre mois de l’année, le vent emporte une grande quantité de poussière des côtes du nord-ouest de l’Afrique, et qu’elle tombe dans l’Atlantique sur un espace de 1600 milles (anglais) en latitude, et à une distance de 500 à 600 milles de la côte. Mais on a observé la chute de cette poussière à 1030 milles des côtes de l’Afrique. Pendant un séjour de trois semaines à Saint-Jago, dans l’archipel du Cap Vert, l’atmosphère était presque toujours brumeuse, et il tombait continuellement une poussière extrêmement fine venant de l’Afrique. Dans de la poussière de cette sorte, tombée en pleine mer à une distance de 330 à 380 milles de la côte africaine, il y avait un grand nombre de particules de pierre, d’environ 1/1000 de pouce carré. Plus près de la côte, la poussière tombée dans l’eau avait tellement terni la surface de l’eau de la mer qu’un vaisseau en marche laissait une trace claire derrière lui. Dans les pays où, comme dans l’archipel du Cap Vert, la pluie est rare et la gelée inconnue, les roches fermes ne s’en désagrègent pas moins ; et on peut, conformément aux vues avancées récemment par un géologue distingué de la Belgique, de Koninck, attribuer cette désagrégation en majeure partie à l’action des acides carbonique et nitrique, ainsi qu’à celle des nitrates et nitrites d’ammoniaque dissous dans la rosée.

Dans tous les pays humides, même à un degré modéré, les vers contribuent à l’opération de la dénudation de plusieurs manières. Toute la terre végétale qui couvre comme un manteau la surface du sol, a passé