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terre a, du terrain adjacent, été emportée plus bas par les fortes pluies, ou été enlevée et déposée plus loin pendant les tempêtes ; et cela aura pu tout particulièrement arriver là où le sol a été longtemps en culture. Dans les cas précédents, le terrain adjacent était un peu plus élevé que les trois sites spécifiés, autant qu’il m’est possible d’en juger d’après des cartes et des indications fournies par M. le Dr Johnson. Si, cependant, un grand tas de pierres brisées, de mortier, de plâtre, de bois de construction et de cendres, tombait sur les restes d’un bâtiment quelconque, l’ensemble de ces restes finirait, avec le temps, par disparaître sous la terre fine par la désagrégation de ces matières et l’action des vers passant, pour ainsi dire, la terre au crible.

Conclusion. — Les exemples indiqués dans ce chapitre montrent quel rôle considérable ont joué les vers, en Angleterre, pour enfouir et cacher aux yeux plusieurs bâtiments romains et autres d’ancienne date ; mais sans doute la terre détachée des terrains plus élevés du voisinage par la pluie et le dépôt de poussière par le vent se seront unis pour contribuer puissamment à recouvrir ces restes. La poussière aura tendu à s’accumuler partout ou d’anciens murs en ruines saillaient un peu au-dessus de la surface d’alors et fournissaient ainsi quelque abri. Le sol des anciennes chambres, salles et passages, s’est généralement affaissé, en partie par suite du tassement du sol, mais surtout parce que les vers l’avaient miné par dessous. L’affaissement même a été généralement plus grand au milieu