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grande partie du terrain a d’ailleurs été en culture depuis longtemps, et cela aura beaucoup contribué à ce que la pluie enlève de la terre fine.

La nature des assises immédiatement au-dessous de la terre végétale est, dans quelques-unes des sections, un peu embarrassante. Nous voyons, par exemple, dans la section d’une tranchée pratiquée dans une prairie (fig. 14), inclinée du nord au sud sous un angle de 3° 40’, que la terre végétale du côté supérieur n’a que 6 pouces d’épaisseur, et qu’elle en a 9 du côté inférieur. Mais cette terre repose sur une masse (d’une épaisseur de 25 1/2 pouces du côté supérieur) « de terre végétale d’un brun foncé, comme dit M. Joyce, parsemée d’un grand nombre de petits cailloux et de morceaux de carreaux d’apparence corrodée ou usée » L’état de cette terre de couleur foncée ressemble à celui d’un champ longtemps labouré, car la terre se mélange ainsi à des pierres et des fragments de toutes sortes qui ont été longtemps exposés aux actions atmosphériques. Si, pendant le cours d’une longue série de siècles, cette prairie et les autres champs maintenant en culture ont été labourés de temps à autre, puis laissés à l’état de pâture, il est facile de se rendre compte de la nature du sol dans la section précédente. Les vers auront continuellement apporté à la surface de la terre fine venant d’en bas, et elle aura été remuée par la charrue dès que le champ aura été cultivé. Mais après un certain temps, il se sera accumulé une couche de terre fine plus épaisse que celle que pouvait atteindre la charrue ; et il se