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tess pluies, de la surface en pente du champ. Si cela n’avait pas eu lieu, il se serait accumulé sur les ruines une plus grande quantité de terre végétale que celle qui s’y trouve à présent. Mais, outre les déjections des vers, un peu de terre apportée à la surface par des insectes et une certaine quantité de poussière, il a dû venir des parties supérieures du champ, depuis qu’il est cultivé, une grande quantité de terre fine entraînée par la pluie ; de dessus les ruines, elle sera passée dans les parties inférieures de la pente, et l’épaisseur actuelle de la terre végétale est la résultante de ces divers agents.

Je puis ajouter ici un exemple d’affaissement de pavé qui a eu lieu de nos jours ; il m’a été communiqué en 1871 par M. Ramsay, directeur du Geological Survey (comité pour le relevé géologique du terrain) of England. Un passage non couvert, de 7 pieds de long sur 3 pieds 2 pouces de large, menait de sa maison dans le jardin, et était pavé de dalles de pierre de Portland. Plusieurs de ces dalles avaient une surface de 16 pouces carrés, d’autres étaient plus grandes et quelques-unes un peu plus petites. Ce pavé s’était affaissé d’à peu près 3 pouces tout le long au milieu du passage, et de deux pouces de chaque côté ; c’est ce que l’on pouvait voir aux lignes de ciment qui avaient originairement uni les dalles aux murs. Le pavé était donc devenu légèrement concave tout le long au milieu ; mais il n’y avait pas d’affaissement à l’extrémité, tout près de la maison. M. Ramsay ne pouvait pas s’expliquer cet affaissement, jusqu’au moment où il